Interview de Thiebault Guérin, réalisateur et co-fondateur de Jeanjean Films

Thiebault Guérin, 32 ans, membre de la communauté Kino et plusieurs fois gagnant, a accepté de répondre à quelques questions pour conseiller ceux qui veulent commencer à réaliser des courts-métrages. L’occasion également de partager son expérience personnelle.

Peux-tu te présenter rapidement ?  

Je m’appelle, Thiebault Guérin, j’ai 32 ans, je fais des films depuis que je suis adolescent et de façon non-professionnelle. Par ailleurs, je suis avocat en droit du travail à Lyon.

Comment se passe le processus de création d’un Kino ?

On se réunit à 3, 4, on essaye de trouver en une soirée, on essaye de trouver une idée qui nous inspire par rapport aux contraintes. Une fois que l’on a l’idée, on essaye de développer notre intention : qu’est-ce que l’on a envie de raconter au spectateur. Dans l’écriture de l’histoire, on respecte une structure assez précise. On essaye toujours d’avoir un protagoniste qui a un objectif, qui a des obstacles, donc qu’il y est des conflits, que ça rende les histoires intéressantes. On fait relire un petit peu autour de nous, et en fonction des retours que l’on a, on adapte.

Et en termes d’organisation, comment ça se passe lorsque vous tournez un Kino ?

Le plus difficile c’est de trouver un créneau où tout le monde est disponible, les personnes que l’on veut surtout ! On essaye au maximum de travailler avec des gens que l’on connaît et en qui on a confiance, mais parfois on essaye aussi de faire appel à de nouvelles personnes parce que c’est le plaisir de Kino de rencontrer des gens : des techniciens, des comédiens… et d’ailleurs, dans les 3 kinos que l’on a fait, on a à chaque fois pris un rôle principal différent.

Et est-ce que vous avez des moyens pour financer vos kinos ? 

On travaille, donc on avait quand même les moyens quand même d’acheter les petits accessoires, quand il y a besoin d’un costume, pareil, investir dans un costume. On utilise beaucoup « Le Bon Coin » ! Et dernièrement, on a monté une association qui s’appelle « Jeanjean Films ». On fait des captations de pièces de théâtre, donc on filme des pièces de théâtre, et avec l’argent que ça génère, on réinvestie tout dans les courts-métrages. Donc, ça   permet aussi que ce soit un cercle vertueux, puisque l’argent qui nous est donné, par le secteur culturel, le secteur du théâtre, est réinvestie dans l’audiovisuel et dans le court-métrage qui n’a pas un but lucratif. On a un site Internet qui va être finalisé et il y aura une rubrique sur tout ce que l’on prête aux gens qui veulent notamment participer à des kinos ! Probablement des étudiants et des gens qui n’ont pas les moyens de s’acheter des costumes, ce genre de choses, et bien nous, on en a ! Depuis 15 ans maintenant, on en a accumulé, donc voilà, on les mettra à disposition par le biais de ce site Internet.

Un conseil à donner aux Kinoïtes débutants ?

De se former ! Donc même si, comme moi : je n’ai jamais pris de cours, je n’ai pas fait d’école de cinéma ! Mais on peut se former sur Internet, notamment je conseille une chaîne qui s’appelle « Rouge Vert Bleu » qui moi m’a donné plein d’astuces, pleins de facilités d’apprendre à utiliser des logiciels comme « Adobe Premiere », apprendre à faire de la lumière.

Tu nous donnerais bien un autre conseil ?

S’assurer que le spectateur comprend le sens de notre film, le message et le scénario. C’est vrai que quand on écrit un scénario, on a toujours l’impression que c’est super clair alors qu’en réalité les spectateurs qui eux ne vont pas forcément observer le moindre détail, avoir l’oreille attentive à toutes les répliques, peuvent rater des informations. Et donc c’est bien souvent de donner les informations clairement quand on fait un film et de les répéter. Si on voit une dame et une fille plus jeune, pour nous ça peut être clair que c’est la mère et la fille, mais si on ne le dit pas, le spectateur ne va pas forcément le comprendre. Et même nous, qui avons fait pas mal de courts-métrages, ça nous arrive très fréquemment de nous planter ! Et là on se dit « mince, on a raté quelque chose » ! Donc, heureusement, c’est la magie aussi de la vidéo, du cinéma, c’est qu’on peut toujours bricoler pour réussir à récupérer ce qui a été manqué.

À quelles soirées Kino as-tu participé ?

Alors on a participé au Kino de septembre sur le thème : « Pleine Lune » et on a réalisé le court-métrage qui s’appelle « Greta ». L’histoire d’une petite fille et de son grand-père qui s’amusent à faire peur aux touristes dans la montagne. On a réalisé aussi « Mise en bouche », qui était le Kino d’octobre, donc le mois suivant. Le thème c’était « Énigme » et l’histoire de « Mise en bouche » c’est une personne qui fait des mots-fléchés. Et le 3ème Kino, c’est janvier 2020 donc c’est : « La dernière heure » réalisé en plan-séquence, c’était la première fois que l’on tournait un film en plan-séquence.

Tu aurais bien une anecdote à ce sujet ?

On a passé une après-midi entière juste pour essayer de trouver la bonne chorégraphie, où se placer avec la caméra. Et le lendemain, on a pu tourner, on a fait une dizaine de prises par exemple, et une dizaine de prises où la comédienne allait dans de l’eau glacée. Donc voilà, respect à elle qui a été courageuse !

Vous pouvez retrouver le site Internet de Jeanjean Films

Retrouvez l’interview en intégralité sur la chaîne Youtube de Kino Lyon.

Retrouvez une interview exclusive de Thiebault Guérin sur le compte Instagram de Kino Lyon.