Interview d’Aurélien Cavagna – Comédien et réalisateur

Peux-tu te présenter ? 

Et bien bonjour, je m’appelle Aurélien Cavagna, j’ai 28 ans, je suis lyonnais, je suis comédien, réalisateur à mes temps perdus, je fais pas mal de petites choses par-ci par-là. Et j’aime bien la raclette, mais ça n’a pas forcément de lien avec l’interview.

Combien de Kino as-tu réalisé ? 

Et c’est là que c’est drôle : 1 ! Non, en fait j’en ai vraiment réalisé, écrit, tourné, machin… juste 1 mais j’ai collaboré, j’ai dû collaborer au moins sur 4 ou 5. Voilà. Que ce soit en tant que comédien ou juste en tant que technicien. 

Et donc parles nous de celui que tu as réalisé ?

Le kino que j’ai réalisé s’appelait « A la ramasse », c’est un film avec 2 comédiens, il y avait deux comédiens c’était Big Jo et Milan Filock. C’était sur le mois où, en fait, c’était sur l’écologie et en fait, du coup, on a tourné à Bourgoin-Jallieu, on a multiplié les poubelles et c’était un truc assez farfelu et c’était assez rigolo à faire.

A la ramasse d’Aurélien Cavagna

Comment as-tu connu Kino Lyon ? 

J’ai connu Kino parce que on m’a proposé de tourner dans un film, dans un kino et du coup ça s’est fait. Et après y a eu la soirée de projection et je ne connaissais pas du tout le principe. Je crois que ça date d’il y a un an. 

Es-tu un habitué ? 

Je ne suis pas vraiment un habitué, je n’y vais pas tout le temps, j’y vais de temps en temps et j’aime bien voir l’évolution des équipes. Au début, il y a des gens qui ne bossent qu’avec les mêmes personnes puis au bout d’un moment ça mute et ça fait des choses super chouettes ! 

Comment est-ce que tu montes une équipe ? 

Alors, je bosse souvent avec les mêmes personnes, il y a une équipe à Annecy qui s’appelle « Acid Box », il y a autrement le réalisateur Kevin Durand avec qui je bosse énormément parce qu’en fait on a fait la même école donc on se connait, on connait nos points faibles, nos points forts donc on sait où on va. Autrement pour le dernier que j’ai fait, et bien en fait j’ai posté une annonce en disant que je cherchais des gens parce que je me suis dit, au bout d’un moment faire un film avec les gens que tu connais c’est intéressant mais autant aller, aller se fritter j’allais dire, mais autant aller se frotter à d’autres envies artistiques, d’autres inspirations. 

Quelles sont les difficultés auxquelles tu fais face ? 

C’est le planning, tout ce qui est préparation avant. Tu trouves une équipe, finalement il est pas dispo, il faut trouver les dates, les machins… Et puis c’est toujours la préparation de tournage te dire, t’es encore dans la phase où tu dis « je vais pas le faire ». Une fois que t’es en tournage ou que t’es en montage, tu l’as fait donc mine de rien bon bah on va dire il y a 50% du taff qui est fait. La préparation, le doute un peu de l’écriture, de se dire « oh non je vais pas le faire comme ça », telle personne, les plannings, à notre maigre niveau en plus tu fais tout : tu fais le boulot de premier, de deuxième, de troisième… Vraiment moi c’est la préparation, ça me gonfle ! 

Pourrais-tu donner quelques conseils aux Kinoïtes ? 

Écouter les critiques, les prendre, et puis s’en servir pas se renfermer en disant « mon truc c’est bien ». Vraiment écouter les critiques et puis se dire que c’est pas grave. Je sais plus qui c’est qui disait ça, je crois que c’est Belmondo qui disait : « le cinéma c’est sérieux mais c’est pas grave ». Et c’est tellement ça ! Parce qu’en fait il faut faire les choses, et se dire que « boh on verra bien ! et c’est pas très grave ».

Un autre ? 

Au tout début ne pas voir trop grand. En fait arriver à juste, d’avoir une pièce avec deux comédiens, des fois il peut y avoir vraiment 3 minutes d’enjeu avec une vraie montée et un vrai truc. 

Qu’est-ce que Kino Lyon t’a apporté ? 

Bien la rencontre des gens qui ont la même passion, la même envie ce qui fait que tu peux… je sais qu’avec Kevin on a écrit un scénario en une soirée. Ils nous ont donné le thème et je fais « putain ça pourrait être drôle ça » il me fait : « ah ouais ça, et ça, et ça… »… Et en fait on est partis en se disant « bah le prochain kino on l’a », parce que on a déjà échangé en deux secondes les idées. Et dans les projections, ce qui est vachement chouette c’est de penser quelque chose, un film, et d’un seul coup de le projeter et d’avoir le retour public en direct. Donc quand tu écris et que tu penses faire rire là et que ça fait pas rire tu dis « bon bah c’est raté » et inversement, à des moments où t’as un rire et finalement tu t’y attendais pas du tout. C’est d’avoir ce côté direct. 

Un film que tu conseillerais aux Kinoïtes ?

Je l’ai vu hier soir, ça date de 2018, ça s’appelle « Super Lopez ». C’est un film espagnol réalisé par Caldera. C’est inspiré d’une bande dessinée, c’est un truc de super héros qui se passe en Espagne, c’est complétement con, c’est complétement cartoon, c’est super drôle ! J’ai vu ça hier soir, ça m’a fait beaucoup rire ! 

Des lieux où tu aimes tourner ?

Moi je viens de Bourgoin-Jallieu, alors c’est très moche, mais l’avantage c’est que ce qui est très drôle, les autorisations sont faciles à trouver parce que vue que je viens de là-bas je connais les gens. Et aussi parce que le côté moche me plaît. J’aime bien avoir des lieux un peu pinés donc c’est plus simple à trouver pour moi plutôt qu’en ville. 

Une bande son qui t’inspire ?

Alors c’est plus un compositeur que j’ai découvert il y a pas longtemps qui s’appelle Max Richter, qui est allemand je crois, et qui a fait la B.O de « Ad Astra ». Mais qui fait, sur toute sa discographie c’est des trucs monstrueux. C’est vraiment un travail des cordes et des violons et j’ai découvert ça il y a pas longtemps et c’est ultra-inspirant sur tout. Dans la vie en générale ! 

Un réalisateur qui fait du bon boulot ? 

Léo Karmann, c’est celui qui a sorti « La dernière vie de Simon » qui est en ce moment encore au cinéma et c’est un film français fantastique. Alors c’est ultra rare et je suis allée le voir c’est ultra audacieux. C’est vachement bien ! Voilà, c’est le genre de personne qui sorte un peu de, des comédies françaises ou alors du cinéma un peu d’art français, qu’on peut qualifier un peu des fois d’ennuyeux. Là il y a un vrai parti-pris fantastique vraiment dans la lignée des Spielberg et c’est ultra audacieux, c’est vachement chouette ! 

Et le mot de la fin ? 

Le mot de la fin ce sera « faire les choses ». Faisons les choses et puis ne pensons pas forcément aux conséquences en se disant « attends je vais penser ça, et comme ça ils vont dire que ce que j’ai fait c’est vachement bien, c’est ultra intelligent… ». Fin, des fois fais un truc ! Quand t’as besoin de faire quelque chose on va dire, que t’as envie d’écrire quelque chose, faut pas se brider plus, tu dis : « bon bah je le fais et puis je verrais bien ». En fait c’est ça : faire les choses et puis on verra après, toute façon, ça t’appartient plus après. 

Retrouvez Aurélien à l’espace Gerson pour son one man show « Cri du coeur »

Interview filmé à retrouver sur Youtube, Facebook et Instagram.